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educateurspecialise1991
20 juin 2014

Autonomie et dépendance et

L’autonomie est au cœur des préoccupations. Qu’est-ce que l’autonomie ? Naturellement quelqu’un d’autonome peut accomplir seul de nombreux actes de la vie courante. Se déplacer, se laver, manger, aller aux toilettes… etc. Mais ce n’est pas tout. L’autonomie, c’est aussi de décider par soi-même. C’est aussi le droit d’avoir des pensées personnelles, des avis, des ressentis, des désirs. Or la difficulté des soignants est de valider la pertinence d’une demande qu’ils savent ne pouvoir satisfaire. Tel pensionnaire demande de rentrer chez lui. Il s’entend répondre "Mais votre maison c’est ici maintenant!" ou "Mais vous savez bien que ce n’est pas possible, votre maison a été vendue"… C’est comme pour le repas, la toilette, les soins… Le vœux du pensionnaire ne pouvant être satisfait, il est nié… "pour son bien"! Chaque soignant pense qu’on ne peut entendre et valider la pertinence d’une demande quand on ne peut la satisfaire. "Je ne veux pas manger aujourd’hui" et on lui répond "Mais il faut manger au moins un peu. Quelque chose vous ferait plus plaisir?"… personne n’écoute qu’il ne veut pas manger, ni pourquoi il ne veut pas manger. Tout le monde essaye de le convaincre plus ou moins doucement. Mais même doucement c’est une atteinte à l’intégrité ainsi qu’une douleur de ne pas être compris et d’être nié. Quand il veut rentrer chez lui, personne n’ose lui dire "Votre maison vous manque?" car chacun sait qu’il ne pourra satisfaire ce désir. Alors il semble plus convenable de le nier. Pourtant ça lui serait si agréable de parler de ce chez-lui, de ce qui s’y trouvait de précieux. De tout ce qui faisait son quotidien et qui lui manque aujourd’hui. Et bien non! Non seulement il ne l’a plus en réalité, mais il lui est même interdit de l’avoir en esprit (par peur qu’il se fasse du mal). Si l’autonomie physique ne peut être retrouvée, rendons au moins l’autonomie psychologique. Il en découlera des améliorations physiques. Il n’est pas facile de rester motivé à vivre quand 90 % de vos propos sont niés. Même s’ils sont niés avec gentillesse, ils rendent progressivement invalide. Puis quand nous sommes niés même par les "gentils" que nous reste-t-il? Les contacts lors des soins offrent mille et une opportunités pour donner corps à cette autonomie tant recherchée. En validant les propos, les désirs, les attentes, les ressentis… en leur permettant d’exprimer ce qu’ils vivent, même si ensuite il faut leur expliquer qu’on ne peut les satisfaire (quand c’est le cas)
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